NBA : Chute des Lakers dans la conférence Ouest, que se passe t-il à la cité des anges ?

Le brouillard s’épaissit sur la cité des Anges et la bande de LeBron peine à voir les éclaircies. Pour une équipe qui revendique le statut de « Contender », candidat au titre NBA, batailler pour le play-in tournament en stagnant à la 9ième place n’était pas dans les plans. Avec 26 victoires pour 31 défaites quiconque ayant déjà participé à un cours de mathématique pourra dire que le bilan est négatif. La première partie de saison fut loin d’être concluante sur le parquet et en dehors avec des attitudes quelques peu regrettables, il est temps de mettre des mots sur les maux et d’entrevoir le scénario qui pourrait se profiler pour le reste de la régulière.

Un « Big three » pas si « Big » ?

C’était l’évènement de ce début d’été, après avoir endossé les couleurs de Houston, être furtivement passé par le club de la capitale (Washington Wizards), Russel Westbrook débarque chez les lakers … rejoindre deux compagnons étoilés. Le premier a brillé un long moment du côté des pélicans jusqu’à acquérir la réputation d’un des meilleurs intérieurs de la ligue, il répond au doux nom de Anthony Davis. Le second, c’est le KING, oui littéralement, Lebron James en chair et en os. Les 3 réunies dans le milieu de la balle orange, on appelle ça un « Big three », l’association de 3 superstars envers laquelle tout les adversaires tremblent. Enfin ça, c’est sur le papier, dans la réalité, cela se passe visiblement autrement.

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Russel Westbrook transféré le 29 Juillet chez les lakers

Il faut le dire, le numéro 0 (Westbrook) est un joueur à part entière, un joueur avec une identité singulière qui ne se fond pas aussi facilement que cela dans un effectif. En quelques mots, c’est un meneur explosif, qui a de l’énergie à revendre et dont il ne manque pas d’user pour pénétrer vers le cercle. C’est un meneur agile doté de capacités athlétiques hors normes, très utile pour rafler les ballons des deux cotés du terrain. Un meneur tout bonnement complet. En ce point, le surnom « Mr Triple double » lui colle parfaitement à la peau. Le triple double ? L’inscription de 10 unités minimum dans les 3 secteurs de jeu clé : Le Scoring (Nombre de points inscrits), La Passe (Nombre de passes décisives faites) et le Rebond (Nombre de rebonds pris, offensifs et défensifs cumulés). C’est le maitre en la matière, l’année dernière il a renversé Oscar Robertson de son trône (181 Triple double) pour devenir le joueur avec le plus de triple double réalisé dans l’Histoire de la ligue (193 Triple double) et sa carrière n’est même pas fini.

Mais, le MVP 2017 continue malgré cela à faire débat. Inconstance, excès de pertes de balle, manque d’altruisme et surtout défaillances au shoot lui sont reprochés.

Un shooter, c’est pourtant un besoin que devrait combler les angelinos selon l’avis des spécialistes. Avec l’âge, 37 ans tout de même, Lebron cherche à se ménager et ne fonce plus autant insolemment au panier que par le passé. Il organise le jeu avec des passes toujours autant lumineuses, car si le physique peut se perdre un peu, le QI basket lui se mature. Plus renfermé sur les lignes extérieures, les 3 points sont décochés avec une probante réussite. Pour le reste, pas de grand shooter à l’horizon. Davis a un bien tout autre rôle. Perché sur ses 2 mètres 08, quand il ne barre pas la route aux rivaux de la seule extension de ses mains, il veille au poste, à l’affut de claquer un nouveau dunk. Mais, le natif de Chicago est malheureusement coutumier des blessures ces derniers temps. L’inconvénient d’avoir une grosse carcasse, c’est qu’elle pèse lourd sur les articulations.

Lakers' LeBron James (knee), Anthony Davis (wrist) out vs. Hornets | NBA.com
Lebron James et Anthony Davis, le duo étoilé

Une fois les CV de ses messieurs faits, on peut donc se demander ce qui les empêche de tout emporter sur leur chemin. Avant tout, la régularité. Sa majesté a déjà manqué pas moins de 17 matchs pour un pépin physique au genou. AD lui s’est absenté pendant plus de 20 matchs multipliant les entorses en tout genres. En ces circonstances, difficile donc d’impulser du rythme quand l’incertitude plane chaque soirée sur l’état de forme du V majeur. Mais, s’en remettre à cette seule explication travestirait la réalité. Y compris depuis le retour au complet sur ces 2 dernières semaines, les défaites s’additionnent. Seulement 3 succès sur les 10 dernières rencontres. La faute à qui ?

En grande partie à Westbrook. Broodie connaît un des pires démarrage de saison en carrière. Les pertes de balle (4 en moyenne par Rencontre) s’accumulent tout comme les « briques » (Shoots ratés) sur le plexiglas avec un taux de réussite à 43 %, donnée a remettre en perspective au fait que le meneur prend la majorité de ses tirs à courte distance et dans les pénétrations. Y compris sur la ligne des lancers, l’adresse fait défaut avec un pourcentage de 67 % là où lors de sa saison MVP en 2017, il culminait à 85 %. L’autre hic, c’est en défense. Loin d’avoir été auparavant un joueur élite dans ce secteur, il faillit particulièrement cette saison. Du fait de ses mauvais positionnements, de son mauvais marquage, les acteurs adverses prennent un malin plaisir à le cibler.

Pour le reste du trio, difficile de blâmer AD qui se remet de ses blessures et monte lentement en température. Quant au KING qui ne fait pas son âge, il porte à bout de bras la franchise. Evoluant à un niveau ALL STAR, sa lecture de jeu et son leadership sont essentiels pour limiter la dérive du bateau de LA. Le problème se cristallise au niveau du spacing, les deux joueurs aimant opérer à l’intérieur subissent souvent des prises à deux. La faute à un manque de « véritables » shooters capables d’aimanter les défenses pour laisser des couloirs ouverts vers l’arceau.

Un Coaching à revoir et des lieutenants plus investis ?

Les difficultés rencontrées cette saison doivent aussi être allouées vraisemblablement à certains mauvais choix tactiques et assurément à un manque réel de profondeur.

Les Lakers s’enfonçant, le coaching staff porté par Franck Vogel est logiquement la cible de critiques. Si le quadragénaire avait assuré par son plan de jeu le titre en 2019, l’heure n’est plus au beau fixe et nombreux sont à réclamer son départ. Considération quelques peu excessive, mais forcé de reconnaitre que Vogel n’arrive pas à structurer une défense qui tient la route (20 ième défense de la ligue) et surtout à bien intégrer Westbrook.

Frank Vogel blocked Halsey's view at a Lakers game

Tout bonnement autour de son trio, les options de joueurs « valuable » sont minces. Une évidence dans la mesure où Davis, Westbrook et James disposent de gros contrats et représentent 75 % de la masse salariale totale. Le reste du V majeur et la seconde unit ne parviennent pas a anticiper les faits et gestes de l’adversaire, ne communique pas assez, ce qui les amène en défense à se jeter sur les mêmes proies. Les rotations mal assurées, le champ est libre pour le visiteur. On peut reprocher également à un Talen Horton-Tucker, homme majeur de la rotation, de ne pas excéder les 30 % à 3 points.

Lakers retain Talen Horton-Tucker with 3-year, $32 million deal – Orange  County Register
Talen Horton-Tucker balle en main

En somme, l’effectif manque terriblement d’équilibre avec beaucoup de joueurs portés vers l’intérieur et se fait relativement vieux ce qui accroit le risque de blessures.

En quelques mots, que peut on espérer pour la suite de la saison à LA ? La Trade deadline aurait été un bon moyen de ramener du sang neuf en renouvelant des rôles players, mais étonnement la direction ne s’est placé sur aucun dossier. Soit, on peut considérer que c’est un parti pris et que les dirigeants misent sur le temps pour que AD, principalement, gagne en rythme. Pour le reste, les angelinos feront face sur cette seconde partie de saison à un calendrier épicé. Au programme, notamment : Jazz x2 – Suns x2 – Mavericks x2 – Warriors x2. Des échéances face à de futurs candidats de playoffs face auxquels talent et sérieux seront de rigueur.

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