Dans le courant du mois de janvier 2022, une commission d’enquête portant sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques a été réalisée au Sénat. Le cabinet de conseil est une entreprise dont le rôle est d’aider les Etats, les collectivités territoriales, ou même d’autres entreprises à mener à bien leurs projets, réformes, politiques, et ce, dans tous les domaines existants. Ils rédigent des rapports dans lesquels ils donnent des pistes, des conseils sur la marche à suivre. Parmi les cabinets de conseil connus, on peut citer les cabinets McKinsey ou Boston Consulting Group (BCG). Or, la commission a relevé plusieurs problèmes tous plus à charge les uns que les autres concernant ces cabinets, et notamment sur l’un d’entre eux : McKinsey.
Premier problème, nous remarquons que les sommes versées aux cabinets sont astronomiques, or ils sont payés directement par l’argent public c’est-à-dire les impôts des Français. Les dépenses des ministères pour l’ensemble des cabinets de conseil s’élèvent à 380 millions d’euros en 2018 et atteignent 900 millions d’euros en 2021. Ainsi, pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron ces dépenses ont plus que doublé. Comment expliquer une telle augmentation ? Par ailleurs, la qualité du travail de McKinsey pose question. Par exemple, le gouvernement a déboursé près de 957 000 euros pour un power point de cinquante pages sur la réforme des retraites. L’Education nationale de son côté a dépensé environ 500 000 euros pour préparer une rencontre qui n’a jamais eu lieu. De telles sommes pour un travail si superficiel, ne sont-elles pas excessives ?
En plus d’un revenu considérable, McKinsey s’est donné le droit de ne pas payer l’impôt sur les sociétés de 2011 à 2020 pour ses filiales en France. Cette information, dévoilée par le Sénat a provoqué l’interrogatoire de l’un des dirigeants de McKinsey qui a nié le fait, ce dernier est actuellement poursuivi pour faux témoignage. Certains accusent donc le gouvernement d’être tolérant et de fermer les yeux sur ce problème fiscal alors même que Bruno Lemaire, ministre de l’économie, avait affirmé antérieurement que la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale était « essentielle ». Comment se fait-il que le gouvernement français n’ait pas vérifié l’intégrité du cabinet qu’il fait travailler ?
Mais ce n’est pas tout. Au-delà de ces histoires de gros sous, il semblerait également que McKinsey soit étroitement lié à Emmanuel Macron et son parti En Marche. Le Directeur général adjoint de En Marche Paul Midy est en effet un ancien cadre de McKinsey. Par ailleurs, en 2017, vingt salariés ont été dépêchés pour faire gratuitement la campagne d’Emmanuel Macron. Ce dernier a donc fait travailler gratuitement McKinsey pour sa campagne ce qui est interdit mais paradoxalement aucune enquête n’a été lancée. Nous savons pourtant bien que dans ce milieu rien n’est gratuit. Ensuite, le gouvernement a multiplié par 2,5 les contrats avec McKinsey pendant le quinquennat. Ce qui légitimise la question suivante. Y’a-t-il un « renvoi d’ascenseur » par Emmanuel Macron auprès de McKinsey ? Certainement, mais quelle est sa véritable ampleur ?
Plus encore, en suivant le parcours d’Emmanuel Macron une question grave se pose. Pour qui tra-vaille-t-il réellement ? Sous le gouvernement Valls en 2015, alors ministre de l’Économie, Emmanuel Macron a soutenu et acté la vente d’Alstom au groupe américain General Electric. Ce fleuron de l’économie française cédé bien facilement aux américains porte préjudice à la France aujourd’hui. En effet, EDF a racheté récemment les turbines d’Alstom 1,2 milliard à General Electric soit le double par rapport à la vente de 2015. Par ailleurs, il ne faut pas oublier le nombre de brevets qu’ont récupérés les Américains par cette vente. L’intérêt de la France n’était en rien significatif dans cette vente. Coïncidence ? Parmi les bénéficiaires de la vente, la banque Rothschild, où Emmanuel Macron a travaillé et qui a participé à la vente empoche 12 millions d’euros. Deux ans plus tard, cinq associés de chez Rothschild se révèlent dans les premiers donateurs de En Marche. Emmanuel Macron défendrait-il les intérêts américains et les siens au détriment de ceux de la France ? En tant que Président de la République il continue en soutenant Pfizer, entreprise pharmaceutique américaine. Dès février 2022, des doses de vaccin ont été commandées pour les mois de mai et juin alors même que celui-ci s’avérait très peu efficace contre le variant Omicron. A l’inverse Emmanuel Macron n’a pas ou très peu encouragé les recherches françaises sur les traitements et les vaccins. Plus récemment, sous prétexte de la guerre il refuse le gaz russe au profit du gaz de schiste américain, bien plus polluant et plus cher, sans sembler se soucier des Français qui croulent déjà sous les prix de l’essence et subissent la hausse des prix du blé. Quel est le but d’Emmanuel Macron, la grandeur de la France ou celle des Etats-Unis ?
Bien plus grave encore, ces « fameux » cabinets de conseil si influents au sommet de l’Etat, sont pour la plupart américains. De ce fait, ils sont soumis aux lois américaines et notamment au « Cloud Act » qui prévoit que toutes les données enregistrées et récupérées par les cabinets peuvent être récupérées par l’Etat américain. En d’autres mots, la santé, vie privée des Français ou des informations relevant de la défense et du militaire pourraient appartenir ou appartiennent déjà à l’Etat Américain. En effet, le gouvernement a missionné les cabinets sur les retraites, la gérance de la crise sanitaire soient des travaux de grande portée sur la vie quotidienne des Français. Cependant on remarque après quelques recherches que McKinsey et d’autres sont impliqués dans de nombreux scandales et controverses dans le monde entier. Pourquoi le gouvernement français s’autorise-t-il une telle prise de risque ?
En parlant de santé, durant la crise sanitaire, plus de 11 millions d’euros ont été dépensés pour ces cabinets de conseil dont 4 millions pour McKinsey. Il faut comprendre que toute la stratégie a été dictée par ces derniers. Les confinements, les passes sanitaire et vaccinal, les couvre-feu, fermeture des restaurants, des écoles, tout vient de leurs conseils. Cependant, ce sont ces mêmes cabinets et particulièrement BCG et McKinsey qui, ces dernières années ont participé à la restructuration de l’école et de l’hôpital. Avant la crise, ces deux domaines étaient à l’agonie en France : effondrement du niveau scolaire et manque de lits et de personnel hospitalier. Pour résumer, après avoir affaibli ces deux domaines pendant des années, les cabinets les ont achevés pendant la crise. Comment justifier que l’Etat continue à consulter ces cabinets alors même qu’ils ont montré tant de fois leurs limites dans de nombreux domaines ?
La France est un des pays qui forme les meilleures élites intellectuelles du monde. Or, le gouvernement français préfère depuis des années confier sa gestion politique à des cabinets privés étrangers. Les hauts fonctionnaires français ont largement les compétences pour faire le même travail ou bien mieux. Cependant, ils sont actuellement mal payés et peu consultés alors même que le gouvernement dépense des sommes astronomiques pour des sociétés américaines qui rendent parfois des travaux plus que discutables. Pourquoi se faire conseiller par des entreprises étrangères visiblement déconnectées de la réalité du pays alors que les compétences se trouvent sur place ?
Face à cette affaire, le mot complotisme est revenu à maintes reprises chez les représentants du gouvernement. Aucun argument de fond n’a été rapporté, aucune information factuelle n’a été opposée. Seulement une esquive du sujet ou une minimisation des faits. Pourquoi le seul argument est d’accuser toute réflexion ou questionnement de complotisme, n’est-ce pas trop simple par rapport à l’ampleur du scandale ? Il a fallu que le Sénat réalise une enquête pour que le scandale voit le jour, cependant le professionnel dans ce domaine est avant tout la justice. Où est passé le parquet financier ? Ce dernier ne s’était pas gêné de briser la campagne de François Fillon pour une affaire grave, certes, impliquant près d’un millions d’euros mais bien moindre que celle-ci. L’affaire des cabinets de conseil parle de plusieurs centaines de millions d’euros publiques, mais elle implique aussi un chef d’Etat en exercice. Il y aurait donc une possible protection des médias et de la justice vis-à-vis de certains candidats ? Seraient-ils également coupables de non-objectivité et de préférence ?
Pour conclure et résumer, cette affaire des cabinets de conseil et plus particulièrement de McKinsey a de nombreuses facettes. De toute évidence, le gouvernement et Emmanuel Macron n’ont pas de liens d’intérêts avec tous les cabinets. Cependant, il serait très malhonnête d’affirmer qu’il n’y a pas de lien d’intérêt entre McKinsey et Emmanuel Macron. Le tout est de déterminer à quel point. De plus, la qualité du travail contraste avec les dépenses opérées par le gouvernement. Au-delà de l’aspect financier, c’est aussi la fiabilité des cabinets et le danger qu’ils représentent vis-à-vis de l’intégrité de la France qui posent un problème. Au vue du manque de compétences montrées par ces entreprises, on se demande pourquoi ne pas faire appel au génie français. Cela permettrait un gain d’argent, de cerveaux, et surtout de qualité des travaux et des politiques mises en place. Cependant, une question centrale demeure. Pourquoi un tel scandale, impliquant autant de secteurs du service publique et de puissantes personnalités politiques est à ce point étouffé ?
Sources : La rédaction a choisi de ne pas mettre les sources dans le texte afin de le rendre moins chargé et plus agréable à lire.
Politico, Le Media, Le Figaro, Le Monde, Marianne, Wikipedia, RTL, FranceInfo