Tous les amateurs européens de basket l’attendaient, l’engagement de la 41 ième édition de l’Eurobasket. Durant deux semaines, les cadors du vieux continent vont s’affronter et cela s’annonce mouvementé. Sur le sujet, les spécialistes se veulent unanimes, adversité et niveau de jeu élevé devrait se combiner pour nous offrir un maximum d’émotions.
Bien évidemment, le vice-champion olympique aka l’effectif tricolore est de la partie et ne se cache pas sur ses ambitions. Interrogés successivement, Evan Fournier et Rudy Gobert, les deux cadres et leaders de la sélection, délivrent la même réponse, La France se déplace pour l’emporter.
Rudy Gobert
» L’objectif n’est pas simple, mais au moins il est clair. J’en ai assez des médailles de bronze, on veut de l’or «
Un effectif décimé de deux de ses cadres
En effet, comme le rapporte, le pivot des Wolves, s’imposer ne sera pas une mince affaire. En premier lieu, les bleus ne peuvent pas compter sur tout leurs éléments. Le natif de Lisieux, Nicolas Batum surnommé « Batman » brillera de son absence. Un choix personnel délibéré qu’il justifie par la volonté de se préserver physiquement en vue de la prochaine saison régulière NBA avec les clippers. L’ailier de 33 ans préfère prioriser sa préparation aux côtés de Kawhi Leonard, admettant que cette année leurs chances de mettre la main sur le titre NBA sont réelles, une ambition première pour le numéro 33 qui au vu de son âge pourrait ne pas se représenter.
Une mauvaise nouvelle qui aura des répercussions sur la structure collective. Nico en qualité de joueur polyvalent se montre indispensable dans maints secteurs de jeu que ce soit en défense, à l’affut des rebonds et de blocks décisifs, on se souvient de celui contre le slovène, Klemen Prepelic qui avait propulsé la France en finale des JO et au niveau offensif, prêt à dégainer depuis la ligne des 3 points.
De même, Nando de Colo, ne prisera pas sa 185 ième séléction sous le maillot tricolore. Une volonté personnelle qui se justifie par les mêmes raisons, l’argument de la récupération physique. Pour cause, le natif de sainte-catherine a soufflé cette année les bougies de sa 35 ième année. Une perte réelle dans l’organisation du jeu, le maniement de la balle Français.
Une poule de qualification très concurrentielle
Hasard du tirage, la France évolue dans la poule de qualification la plus compétitive comprenant la Slovénie, La Lituanie, l’Allemagne, La Hongrie et la Bosnie Herzégovine. Une situation qui ne laisse qu’une maigre marge de manœuvre en vue d’atteindre la phase finale. Seules 4 équipes par poule sont retenues pour le tour suivant ( 8e de finale).
La Slovénie, actuelle championne d’Europe, emmenée par le prodige générationnel, Luka Donkic constitue la principale menace. Le meneur des Mavs a su se montrer par le passé léthal via ses shoots à mi-distance. Les lituaniens quant à eux présentent une raquette élite avec deux pivots expérimentés évoluant en NBA, qui ont su faire leur preuve ; Domantas Sabonis et Jonas Valančiūnas.
Ce faisant, la France ne parait nullement favorite et selon les pronostics pourraient se classer en 3ième position, à moins que les allemands viennent jouer les troubles fêtes.
Une première défaite contre l’Allemagne révélatrice de nombreux dysfonctionnements (ou limitations)
Le match d’opening de la France à été manquée, advenant d’une défaite contre l’Allemagne 63 – 76. Pour autant, ce n’est pas tant le résultat qui inquiète que le déroulé de la rencontre qui a révélée de nombreuses limitation coté Français.
En somme, en l’absence de De colo et Batum, Vincent Collet, l’entraineur de l’EDF a du s’adapter et innover. Dans le V majeur, on a pu retrouver logiquement Evan Fournier, Rudy Gobert et Guerschon Yabusele tandis que Elie Okobo et Andrew Albicy préféré à Timothé Luwawu et Thomas Heurstel pour des raisons offensives sont venus compléter les rangs. Mais force est de constater que la sauce n’a pas pris. Si la France s’est inclinée, c’est bien du fait de carences offensives.
Dès l’entame, la désorganisation en attaque est apparue et ne s’est pas évaporée au fil des minutes, loin de là. Ainsi, la plupart des shoots pris par les acteurs Français sont le lot de mauvais choix. Des paniers forcés dans des positions pas idéales. Faute de solutions, plusieurs fois les extérieurs en sont venus à décocher des tirs désespérés au buzzer qui ont atterri assez logiquement loin de la cible. De même, une remarque est à faire quant au rythme, bien trop lent pour espérer prendre de cours les allemands. Les joueurs se sont montrés trop statiques espérant surement compter sur des individualités. Un très mauvais calcul dans la mesure où les leaders, Evan et Rudy n’ont pas répondus à l’appel. Tandis que l’ailier des Knicks s’est entêté à jouer compliqué, manquant de fluidité dans son handle, le nouveau pivot des Wolves avec seulement 7 points au compteur à manqué certains paniers faciles, éprouvant des difficultés à imposer son lourd gabarit. Il faut dire en ce point que les extérieurs ont failli à leur taches, en premier lieu, Heurstel, dans la distribution de la balle en peinant à servir leurs intérieurs. Trop d’interceptions se sont vu infligées à l’attaque française. Les statistiques viennent appuyer ce constat, avec seulement 63 points au total dont deux quart-temps à 12 et 13 points respectifs. Mention honorable à Yabusele qui s’est muté en guerrier pour pousser la sélection, cumulant en fin de rencontre 18 points.
La défense ne demeure pas indemne de critiques. Si des rebonds ont été grappillés, 12 pour le compte de Gobert, des erreurs de placements étaient manifestes. Quant aux aides défensives, leur exécution fut souvent trop précoce laissant des joueurs isolés, promptes à dégainer.
Question attitude, par comparaison à la sélection allemande qui jouait à domicile, un manque de rage et d’envie a été observé. Un état d’esprit à corriger impérativement, l’eurobasket constituant l’une des échéances les plus importantes dans le calendrier des sélections nationales. Pareillement, on peut pointer un manque de sérieux avec des échecs concédés aux lancers francs, des points généralement plus faciles à engranger.
Interrogé en sortie de match, Gobert semble tristement, mais parfaitement résumer la situation
Rudy Gobert
« Il y a beaucoup de travail »
En définitif, après cette défaite, l’optimisme est en berne quant à l’avenir de la France dans la compétition, aux joueurs de nous rassurer dès ce début de soirée, à 17 h 45, en scintillant contre les Lituaniens.