Actuellement jonché à la seconde position de la conférence ouest, à une enjambée des Grizzlies , le club de la nouvelle orléans a fière allure. Une surprise tant pour les fans que pour les spécialistes dont nombreux s’ils ne négligeaient pas le potentiel offensif de l’effectif feignaient à les placer en milieu voir fin de tableau. Et pourtant, même en l’absence de Brandon Ingram bloqué à l’infirmerie, souffrant d’une blessure à l’orteil, l’attaque roule et fait plier les défenses une à une. Mais alors, qu’est ce qui explique la bonne forme des Pélicans ?
Une renaissance non pas du Phénix mais bien du pélican qui tient avant tout au retour de sa star de 22 ans, Zion Williamson. Loin d’afficher l’allure d’un frêle oiseau avec ses 128 kilos, l’ailier fort survole les défenses. Tenu hors des parquets toute la saison dernière s’étant fracturé le pied droit, la déception était grande. Et surtout NOLA se voyait amputé de sa première arme offensive. Après une saison régulière très irrégulière, les hommes de Louisiane étaient parvenus in extremis à se hisser en play-offs avant de se faire évincer au premier tour par les Suns 4 à 2.
Critiqué en son absence, Zion n’a pas manqué rapidement de montrer qu’il répondait présent et qu’il ne ménagerait pas la concurrence. Ce n’est rien de le dire, sa domination à l’intérieur, dans la raquette est sans conteste. Ayant travaillé sur son physique, son poids ayant été sujet à discussion il y encore peu et faisant l’objet d’une clause dans son nouveau contrat, le numéro 1 regorge d’explosivité sur le terrain. En qualité de slasher – finisseur, Zion ne se fait pas prier pour décrocher les paniers. Premier artisan au scoring avec 25 points de moyenne, ses déplacements intelligents sous l’arc sont salvateurs pour l’équipe. Et en l’absence d’appui de ses coéquipiers, le natif de caroline du nord ne peine à se créer sa propre voie. Se pliant au jeu de l’isolation, le défenseur adverse dans 99 % des cas moins corpulents, ne résiste pas à l’affront. Des passages en force qui ne doivent passer sous silence l’habileté de Zanos, le handle étant une autre de ses qualités.
S’il tend à soigner ses statistiques individuelles, le bufle n’en est pas moins altruiste. Magnétisant les défenseurs autour de lui tel un aimant, des espaces se libèrent et des opportunités se créent. En tête de la liste, c’est son comparse C.J McCollum placé sur la ligne extérieure qui en bénéficie. Disposant de shoot ouverts, CJ n’a qu’a imité son ancien camarade des Blazers, Damian Lillard, et dégainer à 3 points.
Un ADN offensif de l’équipe qui se traduit dans les chiffres. Selon l’offensive rating, la moyenne du nombre de points marqués par équipe, NOLA se classe en 5 ième position dans la ligue avec 115 points empilés quotidiennement. Et pourtant de l’autre côté du terrain, dans le secteur défensif, la franchise n’en démord pas pour ne pas dire excelle. Là où elle occupait la 18 ième position l’année dernière, elle ravit cette saison le 5 ième rang tout comme en attaque de quoi former un superbe équilibre.
Justesse et agressivité sont les maitres mots de la stratégie défensive. Si Zion produit également, des efforts dans ce secteur de jeu, la défense est bien tenue par le rookie Dyson Daniel, Herb Jones ou encore José Alvarado qui reste l’expert des interceptions. En action, les hommes de Willie Green sont mobiles et cherchent à contester tous les shoots. Face aux snipers de la ligue, des aides sont privilégiés de telle sorte à faire circuler le ballon. Redoublant de vigilance face aux attaquants, les pels font perdre beaucoup de ballons à leurs rivaux offrant des situations de contre-attaque et donc, de paniers faciles à l’arrivée.
Un équilibre presque parfait auquel le nouveau Head-coach, Willie Green n’est pas indifférent. Encore coach adjoint de Monty Williams il y a quelques mois chez les Suns, le jeune quarantenaire a su prendre ses responsabilités. Conscient des points forts de son équipe, il sait les exploiter à merveille pour dominer l’adversaire. Selon les rencontres, le V majeur et les rotations diffèrent car ce qui est l’autre caractéristique du jeune coach, c’est son sens de l’adaptation. En fonction du pedigree offensif et défensif en face de lui, en fonction de la forme de ses joueurs et de la dynamique de la confrontation, des choix risqués sont pris et pour le moment ont eu le mérite de payer. Dans le vestiaire, Green tient à entretenir un collectif soudé où chacun connait sa place.
Avec ce début de saison étoilé, les projections sont positives pour l’avenir des Pels. Une franchise que l’on n’attendait pas si haut et pourtant qui ne doit pas ses bons résultats au hasard. Reste à voir désormais si les hommes de Louisiane tiendront sur la distance. On ne le répétera jamais assez, une saison est longue et réserve son lot de surprises. En attendant, patientent le retour de Ingram, les pélicans commencent à faire peur dans la ligue et à se positionner comme un futur outsider dans la course au titre.